IL
EST GRAND TEMPS
Je vous disais donc le 28
janvier dernier qu’un automne très estival s’était prolongé jusqu’à bien tard
dans l’année reculant inexorablement la reprise des travaux citadins d’hiver. Il
était donc grand temps en ce début 2016 de secouer la bête pour renouer avec
des activités de blogueur, youtubeur, et autre chansonneur patenté.
Profitant du bon état
d’esprit entretenu par un reste de hâle
estival il fallut tout d’abord faire à la fois un état des lieux et des âmes ;
puis, par ces temps maussades, se sermonner pour ne pas donner dans le genre
citoyen boudeur sachant que notre âge plus que respectable est forcément
considéré comme seul et unique responsable de nos manifestations de mauvaise
humeur.
Comme il me vint à le
rappeler dans le précédent billet, on apprend à nager en hiver…(et donc à
patiner en été) Aussi, inspiré par ce trait de sagesse, je me suis imprudemment
jeté à l’eau sans bouée ni gilet de sauvetage pour me noyer dans une mer
totalement inconnue que les initiés appellent « You Tube »
Après avoir coulé, touché le
fond, remonté plusieurs fois à la surface, ingurgité et régurgité des clics et
des clacs à chaque aller-retour, battant l’eau et l’air en éructant mille
e-jurons, j’ai senti soudain que mes ailes fragiles commençaient à me porter.
Aujourd’hui, quelques
premiers morceaux choisis parmi notre long répertoire de chansons barbotent
quelque-part dans l’infini des galaxies, perdus au milieu des mille et mille
milliards d’étoiles, de planètes, de comètes et autres petites perles, larmes
et cailloux jetés sur le chemin.
Donc, comme un grand, j’ai depuis
quelques jours lancé dans l’univers des nouveaux missiles et, comme on disait
aux grands « admiratifs » de nos pâtés de sable sur la plage :
« C’ui-là, c’est moi qui l’a fait ! »
Ombre
et silence
Cette chanson est
tirée de notre album « Je t’écris, écoute… » sorti en 2005.
Au début de mes
études d’Architecture un professeur remarquable nous apprenait à voir les
statues et les objets en apprenant à voir et à dessiner les vides autour de
ceux-ci.
Influencé par cet
enseignement, je me suis souvent efforcé de regarder les vides autour des êtres
et des choses et d’apprendre ainsi à mieux les voir et les comprendre.
Plus tard, en 1979,
Serge Crampon, artiste plasticien, m’a demandé d’écrire quelques lignes
consacrées à l’une de ses expositions :
« J’ai appris sur un tombeau de la cathédrale de
Nantes le secret de Michel Colombe, l’alchimiste-sculpteur. L’épée de « La
Justice » m’a transmis un code, celui de son message, celui de ton
message : « L’œuvre est un silence, son vide est un cri »
Silence, couleur, trait, silence, ombre, geste, pas,
courbes, bris, silence. « L’œuvre est un silence, son vide est un
cri »
La femme qui te regarde tourne ses yeux vers ailleurs,
comme ses yeux dans la nuit pour y lire l’étoile oblique.
Tout est en deçà. Tout est au-delà »
Puis vint un
jour : « Ombre et silence »
Cette tendresse pour
« l’absence » de l’autre se retrouve aussi dans la chanson :
Un homme écrit pour
moi
Une infinie distance entre
deux êtres qui s’aiment peut engendrer la plus émouvante étreinte. De ce
lointain qui nous sépare s’épanouissent nos plus beaux instants d’amour.
Dans une chanson écrite en
1976 et consacrée aux « gens » de l’île de Groix », il y avait
ces quatre vers :
De
nos exils, de nos maisons
Des
mots rediront l’eau et l’algue
Et
d’autres mots montent des vagues
L’amour
s’écrit à l’horizon.
Et puis une petite dernière pour notre bout de chemin
ensemble avant de se quitter et se retrouver très prochainement.
Quai
des fantômes
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