MAIS QU’EST-CE QUE TU
PEUX BIEN FOUTRE ?
16 juin, 1er
septembre, 10 septembre, et nous voilà au 13 novembre !
Entre ces
dates ? Rien ! Et alors ?
Jardin, pêche à la
ligne, bain, vélo, bistrot, dodo, toutes ces choses qui laissent la page
blanche quand d’autres en feraient des romans. Une page blanche où se posera
peut-être une chansonnette, à son heure et au détour d’un rien. Un blog pour un
luxe : Ces larges tranches de rien !
J’ai exercé, jadis,
un de ces métiers qui vous obligent à vaincre la page blanche : penser,
écrire, dessiner, projeter, créer, quoi ! Et puis, plus tard, insidieusement,
s’infiltre en vous les prémices d’une subtile tendresse pour cette page
blanche, la séduction de sa virginité et de son silence. On s’éprend des temps
inutiles, du danseur immobile, du tableau vide où rien n’est à voir et tout à
regarder, du bruit des pas du marcheur muet, du monde invisible des eaux
dormantes, de l’absence de l’être aimé. Alors reviennent ces vers:
J’aime les mots pour
leur silence
Et les sculptures et
les peintures
Pour les vides
qu’elles procurent
Et la lumière pour
son ombre
L’ample clarté d’une
nuit sombre
Et la chaleur de tes
absences
J’aime l’éphémère
aérien
D’un geste bref,
cette seconde,
Juste échappé d’un
autre monde
Pour suivre le creux
d’une ride
De chaque plein,
j’aime les vides
Et les temps morts
vécus pour rien
J’aime la surface de
l’eau
Pour ses immenses
profondeurs
Et la couleur pour
son odeur
J’aime les marges et
leur langage
Tout autour des mots
d’une page
Et la nuit autour
d’un halo
Oui je t’aime pour
tes absences
Qui dans ce vide
redessinent
Une aile courbe de
doucine
J’aime d’ici tous les
ailleurs
L’éclat de pierre du
tailleur
J’aime le bruit pour
ses silences.
Et demain, après –demain ? Circulez ! y'a presque rien à voir....
Et les mots qui l'éraflent, la page, pour prouver qu'en fait, elle l'est toujours, blanche! La journée creuse que l'on contourne en jardin, pêche, bain... pour prouver qu'en fait, elle est toujours creuse, la journée. Et le juste avant dodo ne se conçoit pas sans le sourire d'heureux homme: j'ai fait ce que j'ai voulu car "ces temps morts vécus pour rien" sont l'humus où germera le simple bonheur de se savoir là. "Qu'as-tu fait aujourd'hui"? Il a plu. Ca m'a plu. Ca suffit.
RépondreSupprimerNon seulement "ça y est ! ça marche !" mon blog avec commentaires, mais tu n'as pas mis longtemps avant de l'inaugurer. Ce qui me révèle au moins une chose, c'est que tu y allais voir. Et là, je pense à tous ces clics qui t'ont amené sur une page blanche (la fameuse page blanche...) de mon blog abandonné. Si j'avais su. A+ J-F
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