jeudi 13 novembre 2014



MAIS QU’EST-CE QUE TU PEUX BIEN FOUTRE ?

16 juin, 1er septembre, 10 septembre, et nous voilà au 13 novembre !

Entre ces dates ? Rien ! Et alors ?
Jardin, pêche à la ligne, bain, vélo, bistrot, dodo, toutes ces choses qui laissent la page blanche quand d’autres en feraient des romans. Une page blanche où se posera peut-être une chansonnette, à son heure et au détour d’un rien. Un blog pour un luxe : Ces larges tranches de rien !
J’ai exercé, jadis, un de ces métiers qui vous obligent à vaincre la page blanche : penser, écrire, dessiner, projeter, créer, quoi ! Et puis, plus tard, insidieusement, s’infiltre en vous les prémices d’une subtile tendresse pour cette page blanche, la séduction de sa virginité et de son silence. On s’éprend des temps inutiles, du danseur immobile, du tableau vide où rien n’est à voir et tout à regarder, du bruit des pas du marcheur muet, du monde invisible des eaux dormantes, de l’absence de l’être aimé. Alors reviennent ces vers:
 

J’aime les mots pour leur silence
Et les sculptures et les peintures
Pour les vides qu’elles procurent
Et la lumière pour son ombre
L’ample clarté d’une nuit sombre
Et la chaleur de tes absences 

J’aime l’éphémère aérien
D’un geste bref, cette seconde,
Juste échappé d’un autre monde
Pour suivre le creux d’une ride
De chaque plein, j’aime les vides
Et les temps morts vécus pour rien 

J’aime la surface de l’eau
Pour ses immenses profondeurs
Et la couleur pour son odeur
J’aime les marges et leur langage
Tout autour des mots d’une page
Et la nuit autour d’un halo 

Oui je t’aime pour tes absences
Qui dans ce vide redessinent
Une aile courbe de doucine
J’aime d’ici tous les ailleurs
L’éclat de pierre du tailleur
J’aime le bruit pour ses silences. 

Et demain, après –demain ? Circulez ! y'a presque rien à voir....
 
 

2 commentaires:

  1. jean-claude legros13 novembre 2014 à 21:34

    Et les mots qui l'éraflent, la page, pour prouver qu'en fait, elle l'est toujours, blanche! La journée creuse que l'on contourne en jardin, pêche, bain... pour prouver qu'en fait, elle est toujours creuse, la journée. Et le juste avant dodo ne se conçoit pas sans le sourire d'heureux homme: j'ai fait ce que j'ai voulu car "ces temps morts vécus pour rien" sont l'humus où germera le simple bonheur de se savoir là. "Qu'as-tu fait aujourd'hui"? Il a plu. Ca m'a plu. Ca suffit.

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    1. Non seulement "ça y est ! ça marche !" mon blog avec commentaires, mais tu n'as pas mis longtemps avant de l'inaugurer. Ce qui me révèle au moins une chose, c'est que tu y allais voir. Et là, je pense à tous ces clics qui t'ont amené sur une page blanche (la fameuse page blanche...) de mon blog abandonné. Si j'avais su. A+ J-F

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