mardi 10 mars 2015

                                   
Le 29 novembre 1935, veille de son décès, Fernando Pessoa est admis à l'hôpital Saint-Louis des Français à Lisbonne pour une cirrhose décompensée. Il écrit son dernier mot en anglais: "Je ne sais pas de quoi demain sera fait"
Plus tard, bien plus tard, Henri Verneuil réalisera le film: "Les amants du Tage" d'après un roman de Joseph Kessel, avec Françoise Arnould et Daniel Gélin et surtout la voix et la magnifique présence d'Amàlia Rodrigues.
Plus tard, encore bien plus tard, aujourd'hui, presque rien n'a changé.
Tout ça peut faire un bout de chanson.
 
  
 
LISBONNE AU SOLEIL 

De quoi demain sera t'il fait?
De ta voix ou de tes pas
Sur les pavés blancs
Et qui demain se souviendra
Du passage des amants. 

Sous les toits de Lisbonne, au soleil
Fuyait l'ombre des rues
Et sur la mer de paille, on voyait
Au loin des bateaux 

De quoi demain sera t'il fait?
De ta voix ou de tes pas
Sur les pavés blancs
Et qui demain se souviendra
Du passage des amants. 

Dans le tabac d'en face, on parlait
Des chemins du rêve
Du mystère des choses et des mots
Qui ne disent rien. 

De quoi demain sera t'il fait?
De ta voix ou de tes pas
Sur les pavés blancs
Et qui demain se souviendra
Du passage des amants.

La mort moisit les murs et blanchit
Les cheveux des hommes
Et par notre fenêtre on entend
Des trains dans la nuit. 

De quoi demain sera t'il fait?
De ta voix ou de tes pas
Sur les pavés blancs
Et qui demain se souviendra
Du passage des amants.

lundi 2 mars 2015


 
LISBONNE

Quelques jours à Lisbonne, ça vous change la tête et les yeux...
 
          « Je ne suis rien
          Je ne serai jamais rien
          Je ne peux vouloir être rien,
          A part ça, je porte en moi tous les rêves du monde. 
          Fenêtres de ma chambre,
          Ma chambre où vit l’un des millions d’êtres au monde dont personne ne sait
          qui il est
          (Et si on le savait, que saurait-on ?),
          Vous donnez sur le mystère d’une rue au va-et-vient continuel,
          Une rue inaccessible à toutes pensées,
          Réelles au-delà du possible, certaine au-delà du secret,
          Avec le mystère des choses par-dessous les pierres et les êtres
          Avec la mort qui moisit les murs et blanchit les cheveux des hommes,
          Avec le Destin qui mène la carriole de tout par la route de rien…. » 
                                                           Fernando Pessoa
                                                                       « Bureau de tabac »