vendredi 26 février 2016

 
Et un p'tit cirque de fin d'semaine ! un ! 
 

« LE CIRQUE DE BOIS »

Paroles et musique Jean-François Salmon 


Le cirque de bois s’en va
Sur son radeau
Sur son grand bateau plat
Le petit chapiteau d’eau
S’en va là-bas
Coucher les animaux
 
Les danseuses vont rêver
Près de l’eau noire
En tenant leur cerceau
Elles regardent dériver
Un bout de Loire
Où passe leur berceau
 
Un cuivre de musicien
Vole un reflet
De la lune argentée
On fredonne un air ancien
Comme un couplet
Qui nous avait quitté
 
Le cirque de bois s’en va
Sur son radeau
Sur son grand bateau plat
Le petit chapiteau d’eau
S’en va là-bas
Coucher les animaux
 
Des ballons roulent encore
Avec le vent
Qui caresse la rive
Les cirques n’ont pas de port
Ils vont souvent
Au gré de leur dérive
 
On attend que le silence
Prenne la place
Des lumières endormies
Dans un dernier pas de danse
Des rires s’effacent
Le spectacle est fini
 
Le cirque de bois s’en va
Sur son radeau
Sur son grand bateau plat
Le petit chapiteau d’eau
S’en va là-bas
Coucher les animaux 
 
Le cirque de bois s’en va
Sur son radeau
Sur son grand bateau plat
En suivant le fil de l’eau
Un peu plus bas
Retrouvez-le bientôt


mercredi 24 février 2016


 
 

   Eh bien, en voilà encore une qui vient de rejoindre le monde de You Tube. Nous en sommes particulièrement heureux parce qu'il s'agit d'un beau poème de Paul Fort extrait de ses "Ballades Nantaises".
   Il nous a suffit de remplacer "Germaine", la compagne du poète, par "Hélène" pour nous "approprier complètement ces vers. Ils nous vont bien.
   Jean-Paul Charaux qui fut longtemps notre contrebassiste nous a  gratifié de deux ou trois "perles" musicales dont la mise en musique de cette "Promenade nocturne le long du port.
   Merci à Paul Fort, merci à Jean-Paul et merci à Frédéric Renaudin pour ce nouvel arrangement de la musique pour piano seul, extrait de notre dernier album: "A Nantes" sorti en 2012
   Enfin, bonheur de bonheur et jolie cerise sur ce "gâteau nantais" mis en vidéo: c'est notre adorable petite-fille Lola qui nous a suivi un soir dans Nantes pour prendre ces photos et répondre si bien à notre attente pour illustrer cette chanson.

                         PROMENADE NOCTURNE LE LONG DU PORT
                            Paul Fort
 
Malgré nos baisers sobres,
Malgré le vent d’octobre,
Et sur les quais ces roides
Pans bleus de lune froide, 

Malgré nos pas peureux
Evitant les cordées,
Malgré l’air souffreteux
Des maisons reflétées, 

Par cette nuit charmante,
D’une Loire sans voiles,
Où la ville de Nantes
Roulait dans les étoiles 

Germaine (Hélène), ô mon amour,
Souvenons-nous toujours,
Malgré ce qui nous reste
D’une pauvre tendresse, 

Le peu de battements
De notre cœur aimant,
Aimant à en mourir !
Gardons le souvenir, 

Par cette nuit charmante,
D’une Loire sans voiles,
Où la ville de Nantes
Roulait dans les étoiles

dimanche 21 février 2016


LE BONHEUR
 
Le bonheur ? Ah! La bonne heure!
Enfin une vraie question et je vous remercie de ma la poser.
Et ce n’est pas trop tôt !
D’ailleurs, trop tôt c’est de très bonne heure et je ne réponds pas aux questions avant mon réveil qui se situe toujours à  l’heure dite.
Mais si ma façon d’aborder le sujet n’a pas l’heur de vous plaire, permettez moi, à propos d’heure dite, de vous narrer l’anecdote suivante :
Il m’est arrivé, récemment, de demander l’heure à un passant, ayant trop souvent l’habitude de l’oublier.
-          Le bon ou le mal ?  me dit-il
-          Quoi, le bon ou le mal ?
-          Ben oui, le bon heur ou le mal heur ?
-          … ?
-          Ma question n’a pas l’heur de vous satisfaire. Avouez que le bon heur et le mal heur, ce n’est pas la même chose, tout de même! Alors lequel voulez-vous ?
-          Heu…je ne sais pas vraiment. Le bon heur doit être, si je vous comprends bien, l’heur exact, tandis que le mal heur doit retarder ou avancer ? En ce cas je préfère le bon heur.
-          Ah ! vous êtes bien tous pareils ! Ce doit être une question de mode ! Chaque fois qu’on me demande l’heur dans la rue, les gens choisissent toujours le bon et je me retrouve régulièrement avec mon mal heur sur les bras. Mais, permettez-moi d’insister car le mal heur, en quantité raisonnable, ne manque pas de charme, vous devriez essayer.
-          Je vous remercie, mais c’est le bon heur que je vous ai demandé et si vous insistez pour me refourguer l’autre, je vais finir par ne plus être à l’heure à mon prochain rendez-vous !
-          En ce cas, je m’incline. Topez là, Monsieur !
-          Comment ça, topez là ?
-          Topez là, vous dis-je, et au quatrième top, il sera exactement le bon heur.
En quittant ce drôle d’ange, je sentais que l’heure présente valait tous les bonheurs de la terre, à ceci près que « la bonne heure » au féminin semblait me procurait plus d’émotion que « Le bonheur » au masculin.
Ce que je pressentais depuis longtemps devint une évidence alors : Quitte à aimer les mots, j’avais une (peu) sérieuse tendance à préférer les féminins aux masculins, surtout quand les féminins sont au pluriel et les masculins au singulier.
Ainsi le mot « bonheur » exprimait-il pour moi une lourdeur morale et institutionnelle à laquelle je préférais la légèreté frivole des mots « joies, tendresses, folies, liesses, exaltations, et, bien sûr, amours, surtout quand elles sont belles»
Je décidai alors de n’employer dorénavant dans mes prochains écrits que des mots féminins, si possible au pluriel, et de m’habituer progressivement à leur usage exclusif dans mes futures conversations.
C’est dans ces conditions que je me présentai au fameux rendez-vous que mon éditeur, ironie du sort, avait sollicité pour entériner les dernières corrections du manuscrit d’un petit ouvrage sur « Le bonheur » que celui-ci m’avait commandé quelques mois auparavant.
Telle ne fut pas sa surprise quand je lui annonçai que je souhaitais changer la couverture et ainsi remplacer « Au bonheur du jour » par « Aux belles heures de  nuit »
Il devint extrêmement perplexe  quand je lui demandai également de bien vouloir me laisser reprendre et corriger mon écriture afin de supprimer toutes les expressions masculines et les remplacer par des féminines.
-          Mais c’est un changement complet de votre ouvrage !
-          Vous voulez dire : quelques modifications sensibles de ma narration ?
-          Si vous voulez ! mais vous allez peut-être en changer le sens ?
-          Disons plutôt, l’enrichir de nouvelles sensations, sensibilité, sensualités et toutes ces sortes de choses qui, je vous l’assure, changent la vie.
-          C’est très gentil tout ça, mais ces corrections vont vous prendre combien de jours ?
-          Vous voulez dire combien de nuits ? car c’est au cours de celles-ci que tout devient simplement et miraculeusement féminin. Rassurez vous, une seule et belle nuit me suffira. Vous aurez mes feuilles manuscrites corrigées dès l’ouverture de votre Maison, à la première heure.
-          Ah la bonne heure !
-          Vous voyez, vous aussi, vous ne parlez déjà plus de bonheur, ce mot que nous allons rayer définitivement, vous et moi, de nos conversations futures.
-          Et bien, bonne nuit.
-          Bonne nuit, ma chère amie.

mercredi 17 février 2016

Bonjour,
 
 
On (c'est qui, on?) nous a demandé de diffuser les paroles de nos chansons mises sur You Tube où elles n'apparaissent pas. Quoi de mieux que notre blog pour les communiquer en rappelant qu'elles sont toujours imprimées dans les livrets accompagnant nos enregistrements dont je récapitule ici la liste:

Nous avons enregistré: « Hélène et Jean-François » 1972  45 T Production  Mouez Breiz 45.142 - « L’Ile de Groix et la mer » avec Lucien Gourong 1974  33 T Production Arfolk SB 361- «Le vent bleu» 1980 33 T Production SNEP S44 - «La chanson de Lola »1984 33 T Production SNEP J44 - « Ile de Ville » 1991 CD Co-Production Editions Petit Véhicule et H et J-F Salmon C44030 -  « Descentes »1996  CD Auto Production  HJF D44 - « Bien peu de choses » 2000 CD Auto Production  HJFE44 Distribution Coop Breizh - « Je t’écris, écoute » 2005 CD Auto Production HJFF44 Distribution Coop Breizh - « Les Amours jaunes » avec Bernard Meulien & Aurèle 2006 CD Production. Assoc. « Ile de Ville » - « A Nantes" 2012 CD Co Production Assoc. "Ile de Ville" et...
Et un petit nouveau dans quelques mois!
 
Donc, les textes de nos chansons diffusées sur You Tube


ROCHEFORT-SUR-LOIRE

 
Poème de René Guy Cadou

mis en musique par Jean-François Salmon

Juillet comme un beau soir dans un jardin sablé
L’auberge la fumée les quinquets de la gare
On n’a pas rétabli les deux ponts sur la Loire
Mais on a bien gardé celui de la mémoire


Et tu marches là-bas parmi les oseraies
Traînant derrière toi ton unique village
Ses faces de buveurs ses chevaux son clocher
L’ardoise du poète et l’absinthe sauvage
Qui nous attend sur le comptoir de l’amitié


Te souviens-tu de ta maison et du passeur
En cotte bleue et qui fumait des cigarettes
Mouillées Te souviens-tu de Béhuard cette cloche
Qui nous battait le cœur comme une aile brisée


Le bruit vague de l’eau la collégiale rose
D’un ciel qui se mourait de son immensité
Nous chantons sur la route et déjà se dessinent
Les bocaux jaune et vert de ta maison hantée


Emmène-moi dans la vallée vers la demeure
De Marie-Cécile en Saint-Aubin-de-Luigné
Que j’y retrouve et que j’y boive ma jeunesse
Fraîche et joyeuse dans un décor du douanier


Allons dîner dans cette échoppe des poètes
Pleine d’enfants et de graillon qui perpétue
La tradition  Amenez-moi les meilleurs crus
O mon ami je bois à une obscure fête
A nos vingt ans qui ne sont plus


Et qu’importe après tout Nous remontons la pente
Très tard en titubant derrière les cyprès
La lune est triste et basse et ne fait point exprès
D’éveiller sous les toits des ombres odorantes


La chambre du poète et la Bibliothèque
Les lilas du clocher qui ne sont pas éteints
Qui flambent si on attise nos cigarettes
Cette nuit-là vers les quatre heures du matin


Mon vieil Ami j’ignore tout de notre histoire
Et ne veux point savoir si tu as dans les mains
Autre chose qu’un peu de soleil illusoire
Mais je te tiens et me souviens.

 
UN HOMME ECRIT POUR MOI


Paroles et musique : J-F Salmon

Un homme écrit pour moi sur un grand océan
Voguant vers des pays que nous avons aimés
Et du pont du navire, comme des oiseaux blancs
S’envolent autour de lui des pages imprimées.
De cette encre mouillée d’eau de mer et de sang
Un homme écrit pour moi sur un grand océan.


Ces mots que je prendrai un à un dans mes doigts
Comme un tendre bouquet de secrets parfumés
Ces mots ce sont les miens, ils me viennent de moi
En me parlant d’amour je saurai les aimer.
De cette encre mouillée d’eau de mer et de sang
Un homme écrit pour moi sur un grand océan


Il écrit de mes mains, parle de ceux  que j’aime
Se souviens de nos gestes et d’étreintes galbées
Retrouve avec ces mots d’intimités lointaines
Le parfum enivrant de secrets dérobés.
De cette encre mouillée d’eau de mer et de sang
Un homme écrit pour moi sur un grand océan.


Tout là-bas sur la mer où dansent les oiseaux
Cet homme qui est loin et si proche à l’instant
Me parle des pays, des sources et des ruisseaux
Où naissent les douleurs et la fuite du temps.
De cette encre mouillée d’eau de mer et de sang
Un homme écrit pour moi sur un grand océan


Il sait comment ces mots trembleront sur mes lèvres
Comme un premier baiser, comme un premier amant
Et souvent dans la nuit lorsque le vent s’élève
Il me dit qu’il entend ma voix sur l’océan.
De cette encre mouillée d’eau de mer et de sang
Un homme écrit pour moi sur un grand océan.


Cet homme écrit pour moi et me parle de vous
Et j’ai tant à vous dire et tant à vous chanter
Il nous dit que la mer est tout autour de nous
Que les mots nous emmènent au bout des libertés.
De cette encre mouillée d’eau de mer et de sang
Un homme écrit pour nous sur un grand océan.


 
QUAI DES FANTÔMES


Paroles et musique: Jean-François Salmon

Ils sont jolis fantômes sur les gradins du quai
Ribambelle de cris des amoureux sur l’eau
Comme un reflet de rire aux couleurs perroquet
Sautillant sur les branches de leurs jolis vélos.


La nuit tombe et voilà qu’ils se sont envolés
Laissant la ville brune aux passeurs de la nuit
Le tramway racoleur les a tous avalés
Vers la lumière crue des cafés sous la pluie.


C’est une ville jeune où passent des fantômes
Ils ont des noms de bois, de pays, de marine
Les dessins d’horizon ont parfois quelques dômes
Emergeant d’entrepôts des anciennes farines.


Ils sont jolis fantômes sur les gradins du quai
Ribambelle de cris des amoureux sur l’eau
Comme un reflet de rire aux couleurs perroquet
Sautillant sur les branches de leurs jolis vélos.


Mais où sont ils déjà mes beaux danseurs du quai
Bondissant des tramways au centre de la ville ?
Où sont ils donc perchés mes gentils perroquets ?
Et passent mes fantômes aux rivages des îles.


JAMAIS AMIS

 

Paroles et musique Jean-François Salmon

Après cet instant sur le quai,
Nous avons longtemps attendu.
Nous nous sommes tant appliqués       
A voir passer les temps perdus.

Si tu oublies, si je survis
A tes sentiments endormis,
Surtout, bel amour de ma vie,
Ne devenons jamais amis.
Ne devenons jamais amis,
Surtout, bel amour de ma vie.

Puis, quelque part, un soir de fête,
Sous une ombre d’intimité,
Nous avons connu la défaite                  
De nos tendres timidités.

Si tu oublies, si je survis...

Alors nos jours, nos mains, nos nuits
Coururent ensemble sous les toits
Jusqu’à cet indicible ennui         
Que tu raccompagnas chez toi.

Si tu oublies, si je survis...

Par ces grands chemins respectables,
Oublions tout, égarons-nous.
En d’autres lieux, à d’autres tables,       
Evitons-nous, oublions tout.

Si tu oublies, si je survis
A tes sentiments endormis,
Surtout, bel amour de ma vie,
Ne devenons jamais amis.
Ne devenons jamais amis,
Surtout, bel amour de ma vie.

Si tu oublies, si je survis
A tes sentiments endormis,
Surtout, bel amour de ma vie,
Ne devenons jamais amis.
Pour ce qui nous reste de vie,
Ne devenons jamais amis.
 
 
JULIEN MARCHE DANS L’ILE
 
 
Paroles: Jean-François Salmon
Musique: librement inspirée de la Ballade N°1
en sol mineur de Frédéric Chopin 
La rivière indocile
Fredonne
Fente agonie des grèves
L’automne
Julien marche dans l’île
Ses pas
Rythment le temps et les rêves
Et
Julien marche dans l’île
Des ombres
Ont des formes de ville
Et sombrent
Au-delà de cette île
Au loin vers la mer
Un homme en son royaume
Les prés
Entre les bras ouverts
De l’eau
Julien marche dans l’île
Où rien
Ne vient troubler ce visage
Rien
Que peupleraies fantômes
Et sages
Dans un grand jardin vert
Et rien
Julien marche dans l’île
Au loin vers la mer
L’homme au bout de cette île
Sa vie
La beauté des ténèbres
Enfin
Julien marche dans l’île
Et rien
N’arrêtera son voyage
Rien
Le balcon, le rivage
Plus loin
Le château, la forêt
Un roi
Julien marche dans l’île
Au loin vers la mer


LA Loire EST TOUJOURS Là
 

Paroles et musique : Jean-François Salmon

La Loire est toujours là
Le jardin, la venelle
L’ombre sous la tonnelle
Les treilles pergolas.
A l’abri de l’épi
Une barque sommeille
Et la courbe vermeille
Des berges assoupies.

Près du fleuve ou lointaines
Palpitent nos amours
Invisibles, incertaines
Et nos serments trop lourds
Loin du fleuve ou trop brève
Une autre nuit accoure
Et tombent sur nos lèvres
La tendre fin du jour.

Un doux mélange encore
De regrets et d’envies,
Le fond des yeux dans l’or
Des pourpres eaux de vie
Ici l’ombre des aulnes
Allongée sur les prés
Ou là-bas près des saules
Les oiseaux de marées.

Près du fleuve ou lointaines...

Nous irons voir demain
Le fleuve grand ouvert
Caresser de nos mains
Le parapet de pierre
Au-delà nous attend
Une île et son mystère
Voilà venu le temps
D’imaginer la mer.

Près du fleuve ou lointaines
Palpitent nos amours
Invisibles, incertaines
Et nos serments trop lourds
Loin du fleuve ou trop brève
Une autre nuit accoure
Et tombent sur nos lèvres
La tendre fin du jour.